Que faire des émotions qui couvent sous les capots ?

Dessins de plusieurs visages représentant des émotions avec un noeud papillon rouge au milieu

Derrière le caractère argotique de cette question se cache une réalité à laquelle tous les managers sont un jour confrontés. Comment endiguer un surcroît d’émotion chez un collaborateur ou comment maîtriser ses propres émotions qui peuvent survenir bien malgré soi ? Longtemps, la cohabitation entre les sphères privées et professionnelles a été émaillée de critiques. Un mur devait circonvenir tout excès.L’émotion appartient à la sphère de l’intime. La raison doit seule régir les relations professionnelles. Un tel classement rigide est obsolète.

D’abord parce que les collaborateurs ne sont pas des robots. Ensuite parce que la vie ne se laisse pas toujours cloisonner aisément: il arrive que la vie privée perturbe la vie professionnelle et l’inverse aussi. Enfin, parce que les nouveaux modes de travail créent des ponts entre les deux mondes -privé et professionnel- et que la vie ne se laisse pas aisément classer en strate étanche.

Si l’émotion au plan individuel doit être contenue et mérite d’être maîtrisée pour ne pas donner une image affaiblie de la personne. La vulnérabilité individuelle est un signal négatif pour lequel il faut trouver un antidote. Il en va tout autrement au plan collectif. L’émotion partagée au sein d’une équipe permet de la souder et de créer des solidarités bienfaitrices. Le management émotionnel devient dès lors un moyen de stabiliser une équipe en respectant ses intuitions et sa créativité sans les censurer de prime abord.

L’émotionnel, un atout managérial :

L’émotionnel se distingue de l’émotif. Le premier renforce l’équipe en resserrant ses liens. le second affaiblit la personne en indiquant sa difficulté à prendre du recul devant des faits qui l’assaillent. Le rejet de l’émotif ne signifie pas l’abandon de l’émotionnel. Bien au contraire! Le management émotionnel vise à organiser l’humain autour de projets parfois anonymes, souvent technocratiques. Il a de réelles vertus qui démultiplient la solidité d’une équipe en lui faisant percevoir collectivement l’impact humain de telle action, de tel projet. Le sens profond de nos actes peut révéler des intentions relationnelles imperceptibles. Accepter de travailler sur les relations interpersonnelles est un axe positif pour diffuser la qualité de vie au travail. C’est un levier de la performance collective et un excellent moyen de dépister les éventuels risques psycho-sociaux. Il faut accepter le langage des émotions et tenir en respect celui des impulsions aveugles. C’est un long apprentissage qui renforce nos valeurs et nos atouts. Une fois acceptée, l’émotion doit pouvoir s’exprimer avec raison et modération. Une fois décodée, l’émotion est identifiée ainsi que son signal déclencheur. Son interprétation permet de la maîtriser. En effet, le management émotionnel ne semble pas une fin en soi, mais plutôt un des leviers de l’adhésion de l’équipe. Il faut conserver « une certaine distance » entre l’intensité déstabilisatrice des émotions et la froideur des plans d’action.

En bref :

Le manager qui parvient à accepter de travailler sur l’émotionnel à côté du rationnel développe la cohésion de son équipe et favorise la performance de celle-ci. Il doit trouver un juste équilibre entre l’écoute des émotions et la poursuite d’objectifs quantitatifs. Une sorte de chemin de crête, qui sans être un chemin de croix, nécessite une forme d’abnégation et d’empathie du manager. On peut ne pas être prêt à s’engager dans cette voie immédiatement. Toutefois, elle est hautement recommandée dans la pratique managériale, pour révéler les potentiels en stimulant la confiance collective.

L’intelligence émotionnelle favorise la créativité et l’innovation. Sa maîtrise renforce le bien-être collectif. Il est nécessaire d’introduire une bonne dose d’empathie qui permet de faire baisser les réserves naturelles et réduit le non-dit.

Le sésame du management émotionnel réside dans la bienveillance, c-à-d dans cette capacité (compétence) à créer un contexte de confiance préalable qui permet d’accepter l’autre avec ses différences et de le respecter par dessus tout. Faire preuve de compréhension sans exclure d’exprimer ses propres attentes.

C’est un jeu subtil d’équilibre entre des tendances contraires … le propre de l’intelligence collective!

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Solenne Romagni

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