« Je parle donc je suis »
La parole est le prolongement de notre pensée. Elle lui donne du sens, lui confère une vraie responsabilité d’extériorisation de nos idées. C’est à la fois un défi et un atout. Cette parole volontaire, « intentionnelle », révèle le sens de nos actions. Elle donne la direction à suivre pour atteindre les objectifs que l’on poursuit.
Elle n’est pas une vague description d’un souhait. Elle marque notre volonté tendue vers un but, clairement identifié et qui mobilise. Elle s’appuie sur la qualité de nos arguments, sur le choix des mots qui les caractérisent. Cette parole est destinée à convaincre, à éclairer notre démarche, à poser des repères destinés à guider une équipe, ou un collègue de travail.
La parole a des vertus émancipatrices
Nous évoquons une « parole incarnée », qui personnalise son auteur et responsabilise ses projets. Elle aide celui qui la reçoit à mieux appréhender le sens de son action. « La parole entraine, l’exemple enseigne ». La parole doit être suivie d’effets. Sa mise en œuvre est importante car elle lui confère crédibilité et légitimité.
A l’heure du digital, des NTIC envahissantes, la parole semble être une forme désuète de communication. Elle n’est pas en 3D. Et pourtant elle demeure le vecteur essentiel des échanges d’idées, du dialogue et de la confiance.
La parole peut être dangereuse
On entend dire que la parole vaut toujours mieux qu’un écrit, à condition d’utiliser la grille des mots avec circonspection et intelligence. Dans le cas contraire, la parole est destructrice de confiance. En effet, la parole qui nous échappe, ne se rattrape pas. Et si par malheur elle est en avance sur notre pensée, elle provoquera des effets néfastes.
Parler pour lier, fédérer et donner du sens
La parole partagée a pour vocation d’unir les personnes : unité de sens, unité de volonté, unité d’action. Au contraire, quand la parole est rompue, on entre en incertitude. Le doute envahit l’échange et décrédibilise la relation. La suspicion s’empare des consciences.
En bref, parler avec intention montre le chemin, eclaire l’étendue des champs relationnels, confere sens et profondeur de vue, et favorise l’osmose des approches pour une vision unificatrice. Cette posture est devenue un viatique indispensable de la communication interpersonnelle.
En pratique, employons-le « je » et assumons nos silences
Lorsque l’on pratique l’intelligence collective, on invite chaque participant à parler en son nom en employant le « je » et en évitant les « on pense que ». Il n’est pas en opposition avec la pratique du silence, habité, favorable à l’écoute et à la perception des signaux faibles. Le silence, c’est aussi la possibilité de passer son tour et ne rien dire. Assumer la responsabilité de sa parole ou de ne pas parler est déjà un grand pas.