La bienveillance ce n’est pas de la mollesse
Trop souvent la volonté par excès, la puissance non maîtrisée, la force brute fabriquent de la vanité, de l’arrogance et de la suffisance. Tout cela éloigne la bienveillance et place l’empathie du côté des manifestations de faiblesse et d’hésitations. C’est bien dommage car la bienveillance crée les conditions favorables de la confiance et de la performance. Elle n’est pas de la mollesse ou encore du laxisme. Elle est une démarche d’intelligence qui consiste à donner sa chance à chacun. Elle n’exclut pas la fermeté dans la conduite des plannings, le respect des objectifs, le contrôle régulier de l’action.
La bienveillance pour multiplier les intelligences et enrichir le débat
L’autoritarisme aux formes multiples, l’absence de dialogue, l’exigence débridée éloignent le réflexe de bienveillance et accroissent l’individualisme facile, univoque et sans aspérités. Or, c’est bien dans le dialogue, l’échange des points de vue, la confrontation au réel divers que se forgent les personnalités. Cette propension à débattre, à avancer ses arguments, à renoncer à certains points de vue excessifs, à ajuster ses propres projets en intégrant les avis environnants, est une marque de hauteur de vue et d’intelligence. La bienveillance est un rempart contre les excès d’égoïsme vaniteux ou de flatterie flagorneuse. Elle est une force pour qui l’apprivoise et en fait un usage naturel, sans calculs ni arrière pensées.
Une pratique managériale toujours récompensée
L’entreprise qui fait le pari de la bienveillance agit sur le facteur humain. Celui-ci est source de confiance, de réciprocité, de dialogue. Point de perte de temps, dans un monde chronométré, au contraire! C’est un investissement sur la richesse humaine, le potentiel de motivation, les ressorts de la mobilisation, le goût pour une responsabilisation personnalisée convaincante. Cette posture fait florès. Elle gagne de plus en plus de leaders et séduit de plus en plus d’entreprises. Elle postule la qualité de vie au travail et engendre un climat de confiance, qui se mue en source de performance collective.
Mais elle ne s’improvise pas. Elle nécessite une organisation de travail ouverte, où les projets sont discutés, où la parole est écoutée et entendue, où l’explication est toujours privilégiée à l’ordre brut, rapide mais inefficace. Le débat est instauré sans crainte: il n’exclut pas la prise de décision mais il lui assure de solides fondations.
La bienveillance en pratique:
Lorsqu’on pratique l’intelligence collective, chaque participant est invité à ne pas être dans le jugement de l’autre, des idées proposées, ni dans le jugement de soi-même. Il n’y a ni bon ni mauvais. En effet, une idée qui pourrait être considérée comme « mauvaise », pourrait être l’élément déclencheur de la solution trouvée par le groupe. Toute les idées sont bonnes et bienvenues et nous faisons confiance à l’écologie de l’équipe pour les laisser évoluer, faire leur chemin, enrichir le débat, passer ou s’installer.